© Julie Comon |
Ses interventions à l’ESAD, à la Maison de l’Architecture de Picardie, à la Briqueterie et en milieu scolaire ont enthousiasmé les participants. Kinya Maruyama a su transmettre la philosophie et l’aspect profondément poétique de sa démarche.
Du 13 mars au 22 mai 2014, la Maison de l’Architecture accueille l’exposition 'Ai Mai Mo Ko' [in]certain processus de design, sur les 3 aspects du travail de Kinya Maruyama : le dessin, à travers la présentation de ses carnets originaux, l’architecture, et le workshop, visible grâce aux projections vidéos des photographies de ses réalisations.
Ces pratiques constituent le terreau sur lequel fraîcheur, poésie et spontanéité s’épanouissent. Le regard d’enfant et de sage que pose Kinya sur le monde génère une énergie créatrice très stimulante.
Les étudiants de l'ESAD, de la classe volume de Mathieu Allard, y présentent également des maquettes de belvédère réalisées en spaghettis. Scénographe et designer, Mathieu Allard a réalisé la scénographie de l'exposition avec la Maison de l'Architecture.
Le dessin, regard sur le monde
"Depuis 50 ans, Kinya Maruyama vit avec un carnet de croquis. Il sort, va sur un chantier, retrouve des amis, enseigne, voyage, toujours le carnet est là. Immanquablement noir, épais, fermé par un élastique, avec, collé au dos de la couverture, le planning des deux mois à venir. À peine s'est-il immobilisé qu'il l’ouvre et saisit d'un trait sûr, un paysage, un visage, un détail. Les repas, fruits, légumes, poissons, coquillages, sont manifestement une source constante d'enseignements. Il note les noms, parfois colle une étiquette. Le soir, d'un voile d'aquarelles, il rehausse le trait. Son carnet se remplit ainsi des choses de la vie qui accompagnent les projets en train de naître, car bien sûr, son carnet, c'est aussi le terrain d'essais de ses idées. Elles y apparaissent et s’y précisent.
Dans son atelier en 50 ans, ses carnets ont eu le temps d'envahir pas mal d'étagères. À l'université Wasada de Tokyo, impressionnants étaient les carnets de ses professeurs, c'est là que Maruyama apprit que dessiner c'était aller au-delà de l'apparence, c'était saisir le fond des choses, c'était changer son regard. L'architecture n'est pas un art solitaire, les carnets en témoignent, elle se nourrit d'un regard attentif et affectueux jeté sur la vie."
Extrait de Kinya MARUYAMA, Atelier Mobile, Team Zoo, Institut Français d'Architecture, Massimo Riposati Editeur, 1993.
Vernissage de l'exposition le 12 mars à 19h30, en présence de Kinya Maruyama
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